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De la « simplification » à coût constant
mercredi 8 janvier 2025
La « simplification » est un mot d’ordre politique récurrent depuis plus d’une décennie : il permet de faire passer pour incontestable tout un ensemble de mesures, certaines positives pour les agent·es et les usager·es, d’autres néfastes pour les conditions de travail ou le statut des agent·es tout autant que du point de vue du service aux usager·es. Qui peut bien s’opposer à la « simplification » ?
L’Université de Lille s’est donc engagée elle aussi dans des actions de « simplification » : la Présidence a ainsi promis, pour 2025, un plan pluriannuel de « simplification » et de premières actions coordonnées à l’échelle de l’université. Ce plan a été discuté lors de deux réunions avec les organisations syndicales en novembre dernier ainsi qu’à un « comité des usager·es », constitué en réalité de représentant·es des directions de composantes et de services communs. Une enquête par questionnaire a été réalisée auprès d’un peu plus de 1000 collègues, mais elle s’est avérée peu conviviale au regard de la thématique très large et imprécise.
La Présidence a identifié 5 axes d’action pour 2025 :
- étendre le parapheur électronique et ses usages dans toutes les structures, notamment pour la scolarité en composantes,
- accélérer les processus de recrutement et de rémunération de vacataires étudiant·es et enseignant·es,
- améliorer la gestion des conventions,
- améliorer l’accès à l’information, et notamment réorganiser l’ENT,
- et faire l’inventaire des projets de simplification pour mieux les coordonner.
Certaines mesures, déjà engagées, ont été « intégrées » comme la dématérialisation du RSST (Registre santé et sécurité au travail), revendiquée de longue date par la FSU et normalement effective au 1er janvier 2025.
La FSU se réjouit de mesures qui devraient améliorer les conditions de travail des agent·es et même les conditions de rémunération des agent·es vacataires qui ne sont toujours pas mensualisé⋅es.
La FSU observe toutefois que d’autres mesures réclamées par les syndicats n’ont pas été retenues, comme l’accès aux documents préparatoires des instances pour tou·tes les agent·es, l’amélioration de l’application d’emploi du temps ou l’amélioration de l’accompagnement des enseignant·es lors de la mise en place d’aménagements lors d’épreuves de contrôle continu.
La FSU rappelle par ailleurs que la « simplification » implique des moyens : développer des applications, les rendre plus interopérables et accessibles ou encore accélérer les délais de traitement des dossiers de recrutement, tout cela nécessite des moyens humains et financiers. Considérer qu’il est facile de « simplifier » à moyens constants est au mieux naïf, au pire dangereux pour les conditions de travail des collègues.
La FSU s’inquiète en effet d’actions de « simplification » qui seraient l’occasion de surcharger encore davantage des collègues déjà en souffrance : il ne faudrait pas qu’on explique aux collègues que, parce qu’une tâche est présentée comme plus « simple », ils et elles doivent en faire encore plus. De même, la « simplification » ne doit pas être l’occasion de remettre en cause des procédures garantissant l’égal traitement des agents ou leurs droits.
Pour ces raisons, la FSU restera particulièrement attentive aux mesures précises contenues dans le plan de simplification pour les années à venir et à leur mise en place effective.