Des nouvelles du Bidulex (octobre 2019)

Petite analyse critique des documents fournis aux élus en vue du congrès des conseils du 3/10/2019

(partielle et partiale, cela va sans dire !)

La lecture document intitulé « L’ambition d’une université différenciée et de haut niveau »a provoqué chez les militant.e.s de la FSU un certain nombre de réflexions.

La lapalissade de l’incertitude sur l’avenir est ici utilisée pour justifier cette nouvelle mutation structurelle qu’il est envisagé d’infliger à court terme à notre université récemment fusionnée - qui va de surcroît absorber l’essentielle de la défunte COMUE au 1er janvier 2020, dont tous les personnels de l’ESPE/INSPE - alors que l’ensemble des personnels, et donc des étudiants, souffre déjà des nombreux dysfonctionnements et des coupes budgétaires consécutives à la fusion. Ces problèmes étaient pourtant - contrairement à l’avenir en général - largement prévisibles au vu des fusions d’universités précédemment effectuées et sans avoir de boule de cristal, les équipes portant le projet lillois de fusion ne pouvaient les ignorer...

Le terme de « différenciation » apparaît à plusieurs reprises dans la présentation de l’établissement-cible, à commencer par le titre. Cela entérine-t-il une augmentation des les différences de traitement des personnels, des laboratoires, selon que les thématiques sur lesquelles ils travaillent seront jugées stratégiques ou pas ?

Le document évoque peu la structuration précise envisagée de cet « établissement cible », mais la lecture du paragraphe consacré à ce sujet,

« Une organisation combinant capacité de décision et autonomie de mise en œuvre »

nous amène à conclure que cela se traduira « à la base » par

« Débrouillez-vous pour appliquer les décisions prises en haut lieu par des gens qui n’y connaissent pas grand-chose à vos métiers ! »

En effet, il est prévu que ce vaste ensemble comprenant des composantes et des établissements-composantes, soit doté d’instances décisionnelles dans lesquelles le monde socio-économique sera fortement représenté et aura donc un poids fort sur les décisions prises...

Ce futur établissement-cible ressemble pour nous à une vaste usine à gaz dans laquelle les personnels auront encore plus de mal qu’aujourd’hui à trouver les bons interlocuteurs pour obtenir les moyens de travailler correctement… Si cette usine à gaz ne risque pas d’exploser en polluant les alentours, il est à craindre que ce soient ses personnels qui bientôt explosent sous la pression !

Une « université, locomotive de son écosystème » qui ressemble plus à un train fou qu’à une université !