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Une nouvelle fuite dans l’usine à gaz, explosion en vue ?

L’École d’architecture rejette les statuts de l’EPE(x).

mercredi 28 avril 2021

Le verdict est tombé jeudi 22 avril à 18h. Sans surprise, le vote du CA n’a pas reflété l’opposition d’une large partie des personnels de l’Université* et des Ecoles à l’EPE(x) : le Conseil d’Administration de l’Université de Lille a voté majoritairement pour les statuts de l’EPE(x)* grâce aux élus de la liste Synergie (bénéficiant de la prime majoritaire) et de la complicité de ceux de la liste SUNIR , maintes fois prouvée depuis 2018. Les élus syndicaux FSU et CGT ont voté contre et s’en sont expliqués.

Ce vote historique trace une nette fracture entre, d’une part, les défenseurs de l’Université de Lille, ouverte et émancipatrice, dans l’intérêt des étudiant·e·s et des personnels et, d’autre part, ceux qui adhèrent à l’expérimentation de la sortie des règles du code de l’Education régissant les universités pour un « saut vers l’inconnu » , un grand établissement, fortement souhaité par le gouvernement. Dérogeant à ces règles qui nous définissent comme université depuis quarante ans, le futur établissement achèvera de détruire toute démocratie universitaire pour promouvoir une présidence managériale, accompagnera la destruction du statut des personnels au profit de la contractualisation et du localisme et construira un système de formation à deux vitesses assorti de droits d’inscription à la hausse pour contribuer à financer un service qui se veut de moins en moins public.

Mais cette belle machine huilée destinée à nous conduire à l’« excellence », l’« agilité » , et une stimulante « subsidiarité » rencontre un nouvel obstacle. Après le départ de Centrale Lille, l’ENSAPL (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de paysage de Lille) n’a pas approuvé les statuts de l’EPE(x). Or, en raison de l’article 2 de l’ordonnance du 12 décembre 2018, les statuts de l’EPE(x) doivent être approuvés à la majorité absolue des membres en exercice des conseils des établissements concernés. Cela signifie donc que ces statuts ne peuvent être publiés prochainement par le ministère, comme cela était initialement prévu.

La communication de la présidence évoque l’hypothèse de faire revoter le CA de l’ENSAPL ! Caresserait-elle l’espoir que le vote soit « meilleur », une fois que des pressions auront été exercées sur des membres de ce CA ? Un avant-goût de la conception de la démocratie de la part d’une équipe qui semble se projeter vers une candidature à la direction de l’EPE(x), s’il voit le jour ? La FSU, attachée au code de l’Education et à la démocratie, sera très vigilante quant au respect de la règle de droit et n’hésitera pas à agir en justice si ce n’était pas le cas.

* Les élus du CA qui ont été favorables à ces statuts portent une lourde responsabilité quant à leur légitimité d’élus des personnels. Les signaux d’alerte étaient nombreux : votes dans les conseils de composantes (négatifs ou majorité étriquée), referendum Personnels et étudiants indiquant un rejet massif, pas d’approbation du CAC, rejet du projet par le CHSCT et CT de manière unanime. En savoir plus