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Budget U Lille 2025 : Un gouvernement très généreux… avec l’argent des autres.
mercredi 8 janvier 2025
Le Budget initial (BI) 2025 de l’université de Lille a été présenté lors de la dernière réunion du Conseil d’Administration le 12 décembre 2024. Sans grande surprise, pour les collègues qui se rappellent sans doute de la fermeture de l’université le 3 décembre, le compte n’y est pas...
Ces dernières années ont été marquées par une série d’engagements douloureux destinés à maîtriser la trajectoire budgétaire [1] et une transformation de l’université en un établissement public expérimental depuis 2022 au motif de sécuriser la dotation I-Site.
Alors que le budget initial 2025 aurait – selon les prévisions du « plan de retour à l’équilibre » adopté en 2023 – dû être déficitaire de 8M euros, celui proposé à la délibération au CA du 28/11/2024 faisait état d’un déficit de 25,1M euros. Comme l’indique la note de l’ordonnateur, ce déficit est particulièrement aggravé par le projet de loi de finances pour lequel le gouvernement Barnier a fait l’objet d’une motion de censure :
- incertitude sur le financement de la totalité des dépenses de la LPR par la Subvention pour Charge pour Service Public (=dotation budgétaire attribuée par le ministère à l’université),
- pas de compensation prévue non plus pour le relèvement du taux de cotisation retraite des employeurs publics (CAS PENSION)
- et incertitudes sur les nouveaux niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage (les recettes de l’apprentissage s’élèvent à 29M€ pour 2024 à l’UdL).
Cela n’est pas la première fois que l’université vote un budget déficitaire et cela n’est pas non plus un cas isolé. 58 universités sur 72 ont clos l’année avec un déficit. Le gouvernement s’en accommode fort bien puisqu’il a modifié la réglementation pour que la mise sous tutelle ne soit plus automatique après deux déficits consécutifs. Un nouveau décret financier prévoit que la soutenabilité budgétaire des établissements doit s’apprécier désormais au regard de trois critères :
- deux seuils prudentiels pour les niveaux de trésorerie et de fonds de roulement, respectivement équivalents à 30 et 15 jours de fonctionnement ;
- et les charges de personnel, qui doivent être inférieures à 83 % des produits encaissables (le « ratio de Dizambourg » pour les intimes).
Selon le BI 2025, pour notre établissement, le niveau de trésorerie est de 37,1 jours, celui du fonds de roulement est à 8,9 jours et le ratio de Dizambourg est à 84,4%.
Les questions posées en CA ont tourné autour du Crédit Impôt Recherche, de la clef de répartition désormais identique de la CVEC entre établissements publics et privés (décret gouvernemental publié au JO du 9 juillet 2024), des menaces sur l’offre de formation et sur l’augmentation des droits d’inscription.
Les élus de la liste Pour une Alternative à l’EPEX n’ont pas apporté leur soutien au budget 2025, en cohérence avec la dénonciation de la politique ministérielle en matière budgétaire et de ses conséquences délétères sur le service public d’ESR, ses personnels et les étudiant⋅es, portée par la FSU, la CGT-FERC-sup, et Sud éducation notamment.
[1] suppression de postes BIATSS en 2024 après des années de suppressions de postes d’enseignants-chercheurs et enseignants