Accueil > Dossiers thématiques > Budgets universitaires et austérité budgétaire de l’État > Projet de loi de Finances 2025
Projet de loi de Finances 2025
Punir plus fort les agents publics malades pour faire des économies
lundi 18 novembre 2024
Si l’on en croit les déclarations dans les médias, tout le monde s’accorde sur le caractère essentiel des services publics ! Mais les agents publics auront encore moins de moyens pour travailler en 2025. Et si cela les rend malades, ils vont le payer encore plus cher, avec l’augmentation du nombre de jours de carence et la baisse de la prise en charge en cas de congé de maladie, destinées à faire des économies sur le dos des malades ! voir le calculateur de la FSU pour estimer ce que ça pourrait vous coûter d’attraper la grippe ou pire en 2025...
(Remarque : on ne compte pas ici la hausse du ticket modérateur pour les consultations médicales qui s’appliquera à toute la population et va faire augmenter le coût des mutuelles ou le reste à charge pour les personnes qui n’en ont pas)
C’est en tous cas ce qu’il ressort du projet de budget et des déclarations récentes de membres du gouvernement, et de la très forte probabilité d’adoption du projet de lois de finances 2025 par "49-3".
Et cerise sur le gâteau, les budgets des universités probablement encore amputés par la non-compensation dans leur dotation du relèvement du taux du "CAS pension" (qui correspond à la cotisation employeur pour la retraite des fonctionnaires) [1]. Notons qu’en 2024, les "mesurettes Guérini" d’amélioration des traitements des agents publics n’avaient pas été compensées intégralement pour les universités (laissant environ 500M€ à leur charge) ; elles ne le seront pas plus en 2025...
Cela augure donc de nouvelles suppressions de postes et dégradations de conditions de travail à l’université. Mais il suffira probablement aux personnels de serrer les dents (pour qu’elles ne claquent pas de froid ?) et de travailler plus encore, pour compenser ! Et si cela les rend malade, ils et elles seront puni⋅es financièrement et ça fera des économies pour les établissements... Trop fort !
D’autres choix sont possibles : voir notre document sur la dette publique et les explications des déficits publics
[1] extraits de la dépêche AEF 719359 du 10/10 :
Au sujet des mesures de revalorisation dans la fonction publique dites "Guerini", le MESR précise "reconduire la compensation pour 2024", mais souligne qu’il n’y aura "pas de nouvelle compensation pour les établissements" d’enseignement supérieur."
[...]
"l’annonce a été faite qu’il y aurait un relèvement du taux de contribution au CAS pension, même si le décret n’est pas encore sorti. Mais dans l’état actuel, il n’y a pas de compensation prévue de l’augmentation du taux de contribution au CAS pension" des établissements, indique le ministère.