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Etre toujours plus excellents avec toujours moins de moyens : qui y croit ?

dimanche 28 novembre 2021

L’analyse des données budgétaires corrobore le constat que nous faisons au quotidien : les moyens de notre établissement pour l’exercice de nos missions ne font que diminuer et le taux d’encadrement des étudiant·es, en baisse constante depuis de nombreuses années, empêche dans certaines filières de dispenser la totalité des formations ou d’en maintenir la qualité.
Par ailleurs, il existe entre universités de même profil, des écarts de dotation qui varient du simple au double et des écarts de taux d’encadrement qui varient du simple au triple ! Voir l’analyse de la direction nationale du SNESUP à partir des données fournies au CNESER

Même la conférence des présidents d’universités ose le dire publiquement ! Voir le discours de son président au CNESER du 16/11/2021

En ce qui concerne plus particulièrement l’université de Lille (avant qu’elle ne se dilue dans l’EPEX, mais cette dilution ne devrait pas changer grand chose en matière de dotation par l’État) :

L’université de Lille est une université pluridisciplinaire avec santé. Quand on regarde les données du CNESER, pour rejoindre la moyenne de cette catégorie d’université, il nous manque a minima 241 emplois (sous plafond d’Etat).

Ce sous-encadrement structurel s’explique aussi par le désengagement très net de l’Etat depuis 2000, en dépit du zèle des équipes sortantes à obéir aux injonctions ministérielles.
Si on se penche sur les subventions de charge pour service public (la dotation de l’Etat), notre université n’est pas la moins bien dotée avec 6605€/étudiant, mais cela reste 3000€ de moins que ce que reçoit la Sorbonne, et 550€ de moins qu’Aix-Marseille, l’autre mastodonte comparable.
Ces chiffres interrogent donc la pertinence de la stratégie suivie par l’équipe présidentielle sortante.
Par ailleurs, comme le montrent les exemples de Strasbourg et Marseille, même le label IDEX ne prémunit pas contre la diminution de la dotation/étudiant ou la diminution des emplois sous plafond d’Etat...