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CA du 19/10/23 : un dialogue de gestion pour 2024 sous le signe de l’austérité budgétaire

jeudi 16 novembre 2023

Le CA du 19 octobre 2023 a adopté (24 pour, 12 contre dont les élu-es de la liste Alternative à l’Epex) « les propositions du CODIR à l’issue du dialogue de gestion pour 2024 ». Ces propositions s’inscrivent dans la trajectoire budgétaire dessinée par la présidence, qui vise à un « retour à l’équilibre financier pour 2027 ».

En lien avec le COMP négocié avec le ministère, les actions menées portent sur plusieurs postes budgétaires, notamment en matière de recettes – l’augmentation des « ressources propres », une « nouvelle comptabilisation des passifs sociaux » [1] – mais l’essentiel des mesures concerne les dépenses (consommation des fluides et rationalisation du patrimoine ; suppression de postes de BIATSS ; « optimisation » et « soutenabilité » de l’offre de formation, etc.) .

La liste Alternative à l’EPEX a voté contre la suppression de 110 postes de Biatss sur 2 ans, d’autant qu’en dépit des injonctions à la réduction de postes, ce sont bien 141 demandes qui ont été remontées, pour 52 refus (voir répartition page 3 du document joint à cet article). Cela ne pourra qu’aggraver les conditions de travail de toutes les catégories de personnels.
La liste a aussi exprimé son insatisfaction quant à la campagne d’emploi enseignants et enseignants-chercheurs. Avec un ratio de 1 pour 1 (1 remplacement pour 1 départ = 93 postes ouverts), la saignée est certe stoppée, mais cette campagne n’améliorera pas les conditions de travail. En effet, elle continuera d’alimenter le recours excessif aux vacataires dans les filières les plus sous-encadrées et interroge la volonté de diminuer les heures complémentaires autrement qu’en nuisant à la qualité de l’enseignement dispensé, et en baissant la rémunération du travail des collègues, via la baisse de la reconnaissance des responsabilités assurées dans le référentiel des tâches...

Il s’agit une fois de plus de faire payer aux personnels, et par ricochet aux étudiant⋅es, l’insuffisance de la dotation "récurrente" (ou SCSP, subvention de charges pour service public) accordée par le ministère à notre établissement. Or les indicateurs de santé des personnels ne sont pas brillants déjà : ainsi, entre 2020 et 2022, il y a eu un doublement du nombre d’arrêts de travail [2]. À la FSU, nous pensons que cela n’est pas sans lien avec les conditions de travail qui se dégradent d’année en année, et peut-être aussi avec les réformes reculant l’âge de la retraite...

En définitive, on fera remarquer que la fusion et l’obtention de l’I-Site n’ont non seulement pas amené l’avenir radieux qui nous était promis, mais n’ont pas non plus été une protection face à la généralisation de l’austérité budgétaire. Et la situation n’est pas unique en France, puisque toutes les autres universités dites d’excellence sont engagées dans des plans de retour à l’équilibre, ainsi que beaucoup d’universités pas reconnues comme telles, d’ailleurs.
Bref, tout se passe comme si la course à l’excellence se traduisait par – voire avait pour objectif – un désengagement progressif de l’Etat du sort des universités publiques avec une subvention pour charge de service public notoirement insuffisante, à laquelle s’ajoute la non compensation intégrale des très insuffisantes mesures salariales de 2023, dites "mesures Guérini". Quand on veut tuer son chien, on s’arrange pour qu’il ait l’air d’avoir la rage...

Document préparatoire Dialogue de gestion 2024

[1permettant en particulier - si nous avons bien compris - de récupérer plus efficacement la Taxe sur la Valeur Ajoutée

[2ainsi que le relève la direction dans le document du COMP, en page 21