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Lettre de cadrage budgétaire 2025 : un jour sans fin

dimanche 26 mai 2024

Les élu·es de la liste Alternative à l’EPEX ont voté contre la lettre de cadrage budgétaire 2025 au CA du 16 mai dernier. Elle ne comporte aucune inflexion significative par rapport aux précédentes lettres de cadrage et poursuit un agenda austéritaire globalement conforme aux attentes ministérielles. En matière d’emploi enseignant et enseignant-chercheur, la Présidence de l’université souhaite maintenir le « potentiel enseignant et scientifique global de l’établissement ». Concrètement, il devrait donc y avoir un remplacement d’un pour un des postes d’enseignant·es et enseignant·es-chercheur·es mais cela sera encadré par le « rééquilibrage pluriannuel entre les composantes », « l’ajustement de l’offre de formation afin d’améliorer son adéquation au potentiel enseignant et en tenant compte des effectifs étudiants », le « respect des seuils d’ouverture des parcours » et la « limitation des HC générées par les ouvertures d’options et/ou de groupe dans les maquettes ». Bref, pour que le manque de collègues soit plus « acceptable », les formations doivent être de moins bonne qualité et/ou moins nombreuses (cela s’appelle « la soutenabilité » dans le sabir technocratique).
Concernant les emplois BIATSS, la lettre comporte un paragraphe sans objectif chiffrés et annonçant une réflexion au cas par cas. On le reproduit in extenso pour que chacun puisse profiter de cette prose administrative : « Après une période 2022-2024 de réduction des emplois BIATSS (3,58% du nombre total), rendue nécessaire par un dépassement du cadrage antérieurement fixé, l’année 2025 marquera le déploiement complet d’une gestion prévisionnelle des emplois et compétences, déjà initiée en 2024. La DGDRH a mis en place des revues de gestion prévisionnelle des ressources humaines (RGPRH) afin de permettre d’échanger régulièrement sur la situation générale en matière RH de chaque structure (27 au total), tant au niveau individuel et collectif qu’au niveau organisationnel et prospectif. Ce dispositif doit permettre, tout en maitrisant la masse salariale, d’avoir une vision de la trajectoire pluriannuelle concourant à l’organisation cible des structures, rendues nécessaires par la nouvelle répartition des compétences et en tenant compte de leurs spécificités. Il permet également d’identifier les marges de manœuvre permettant de mettre l’accent sur des recrutements prioritaires, en lien avec les axes stratégiques ».

En matière d’investissement, les différents engagements pris dans le cadre du CPER 2021-27, du COMP 2023-25 et dans le SPSI (sur le gros entretien et le renouvellement) seront maintenus, ne pourront donc être prévues que les dépenses strictement indispensables (équipements pédagogiques, scientifiques et administratifs). En matière de fonctionnement, si la lettre annonce le maintien d’un niveau important de dépenses d’entretien, de réparation et de maintenance eu égard au vieillissement du patrimoine, elle indique aussi poursuivre le déploiement du plan de transition écologique. En l’absence de plan d’envergure pour améliorer l’isolation thermique des bâtiments, chacun·e aura compris ce que cela impliquera l’hiver prochain.
Même mot d’ordre de sobriété concernant les dépenses les plus compressibles : frais de réception, de missions et de déplacements. Tout budget supérieur à l’exécuté 2023 sera soumis à arbitrage (sans prise en compte de l’inflation de 2024 !). Au passage, on fera remarquer que si les dépenses de réception ont augmenté de 18,7 % entre 2019 et 2023, soit plus que l’inflation sur la même période (13,3 %), les dépenses consacrées aux missions et voyages et déplacements diminuent en euros constants. En 2023, les dépenses de mission s’élèvent à 3,8 millions et celles associées aux voyages et déplacement à 2,3 millions d’euros. Par rapport à 2019, cela ne représente qu’une augmentation de 5,3 % et de 6,3 %, bien loin de celle de l’inflation. Ces chiffres sont étonnants : tout se passe comme si les collègues renonçaient à la mobilité, ce qui peut être vertueux (si cela relève d’une préoccupation écologique) comme très inquiétant (renoncement contraint aux déplacements en raison d’un manque de ressources financières ou d’une charge de travail accrue, voire basculement progressif des mobilités sur les fonds propres des collègues).