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CA du 15 décembre 2022 : budget 2023, déficitaire

mercredi 11 janvier 2023

Un budget initial 2023 déficitaire qui acte le désengagement de l’Etat

Le dernier Conseil d’Administration de décembre a été l’occasion d’étudier le budget initial (BI) 2023 (documents préparatoires du CA joints à cet article). Conformément à ce qui était attendu depuis juin en vertu de la lettre de cadrage budgétaire qui annonçait, entre autres, la suppression de 45 postes de titulaires Biatss et un pilotage accru de la « soutenabilité de l’offre de formation » et des heures complémentaires (voir ici), le budget initial affiche un déficit de 37,5M€.
Avec un ratio de Dizambourg (rapport masse salariale / ressources d’exploitation) de 82,4%, ce déficit ne s’explique pas par une explosion de la « masse salariale » mais davantage par l’explosion du coût des « fluides ». Si les dépenses de personnel augmentent de 12,9 millions d’euros, en dépit des suppressions de poste, c’est essentiellement en raison des mesures gouvernementales obligatoires (dont le dégel du point d’indice ou les mesures associées à la LPR). Pour 2023, les dépenses d’énergie sont estimées à 34,3 millions d’euros (+81% entre 2022 et 2023) et il est à craindre qu’elles ne soient pas intégralement compensées par l’Etat (les 3 millions d’euros supplémentaires accordés à ULille via le fonds de compensation ne couvrent que 32% du surcout énergétique entre 2021 et 2022).

Les élu.e.s de l’Alternative à l’Epex, avec l’UNEF et la FSE ont voté contre ce BI qui est le reflet du désengagement continu de l’Etat, dont la subvention pour charge de service public ne couvre que 75,5% des besoins de ULille. D’après les analyses du SNESUP il manque en fait 1 milliard d’euros dans le budget ministériel pour, ne serait-ce que, maintenir la même activité qu’en 2022 dans les établissements. La ministre, elle-même, avait implicitement reconnu que cette la dotation des établissements était insuffisante et avait fait savoir que les déficits « explicables » (c’est-à-dire liés au choc exogène du surcoût énergétique) seraient tolérés, consigne de « bienveillance » qu’a rappelé le représentant du rectorat en CA.
L’intersyndicale est intervenue à plusieurs reprises pour rappeler, en particulier à ce dernier, combien ce désengagement de l’Etat traduisait un choix idéologique si on le met en regard des milliards engloutis sans grande efficacité ni contrôle sur le Crédit impôt recherche, l’apprentissage (France compétences) ou le service national universel.
Dans la mesure où l’université est contrainte de prélever 27,35 M euros sur le fonds de roulement pour équilibrer la section de fonctionnement, nous avons également indiqué notre inquiétude quant au niveau de ce dernier (13,9 jours, en dessous du seuil prudentiel de 15 jours), notamment par rapport à l’ambition du projet d’investissement (mise en sécurité, rénovation énergétique du patrimoine).

Ce CA a également discuté du bilan de la première année de fonctionnement de l’établissement public expérimental. Voir ici la suite de notre CR sur ce sujet