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L’avenir radieux de l’EPEX et la quête illusoire de « l’excellence sociale »

vendredi 1er juillet 2022

À propos de la lettre de cadrage budgétaire présentée au CA du 30 juin 2022

Alors que l’été se profile, les administrateurs et administratrices de l’EPEX sont invités à voter une lettre de cadrage budgétaire spécifique inacceptable ce jeudi 30 juin 2022. En dépit de la pérennisation de l’I-Site, des engagements présidentiels à obtenir des postes pour combler l’écart avec Aix-Marseille Université (sur la comparaison des dotations et des taux d’encadrement entre universités, voir la note du Snesup du 10 octobre 2021), étudiant⋅es et personnels de l’EPEX seront bel et bien soumis à une nouvelle séquence d’austérité budgétaire

A la lecture de ces différentes captures d’écran du document de travail soumis à délibération, chacun⋅e pourra se faire une idée des implications à venir en termes de conditions de travail et d’étude.( Documents complets ici et )

Extraits (emploi et masse salariale)

Extraits (Fonctionnement et investissement)

Ce que nous retenons de ce sabir technocratique, c’est, pour commencer, la suppression de 45 postes de titulaires Biatss, ce qui ne va guère permettre à l’université de combler les écarts avec les universités comparables mais qui va très certainement accentuer la précarité et la charge de travail de toutes et tous (d’autant que la lettre de cadrage n’évoque aucunement les non-renouvellements des contractuels, toujours possibles pour « ajuster », grâce à la « souplesse de gestion » de l’emploi contractuel !). Si l’on peut se réjouir du renouvellement à 100% des postes d’enseignants et d’enseignant-chercheurs, il convient de souligner que les taux d’encadrement continuent de se détériorer puisqu’aucune nouvelle création de poste n’est prévue en dépit de l’augmentation continue de la population étudiante. Par ailleurs, il se confirme que l’engagement présidentiel à combler les écarts entre composantes dessine une trajectoire qui - à enveloppe constante voire décroissante - avance au rythme d’un tortillard.

De plus, nous sommes très inquiets de la référence à la « soutenabilité de l’offre de formation » dont la formule sibylline ouvre le champ des possibles austéritaires : suppression de diplômes « jugés non rentables » ? diminution du volume horaire des CM ? augmentation des effectifs étudiants en TD ?, mutualisation et hybridation des enseignements ? Nous sommes très vigilants par rapport à la révision des référentiels d’équivalences horaires envisagée qui ne semble pas, à ce stade, concerner les décharges horaires de l’armée de vice-présidents et accueillons avec la plus grande circonspection l’annonce d’un « pilotage » des heures complémentaires. La FSU rappelle que l’explosion des heures complémentaires est une conséquence directe du manque de titulaires, de l’injonction à la professionnalisation (suivi de stage) et de l’injonction au développement des ressources propres (les enseignements assurés dans le cadre de la formation continue, de l’apprentissage ou des DU ne peuvent être réalisées, par principe, que sous la forme d’heures complémentaires). Enfin, si l’on est heureux d’apprendre que l’université encourage la sobriété énergétique, on s’inquiète des conditions dans lesquelles sont assurées les missions de service public avec une diminution envisagée des dépenses courantes à hauteur de 3 millions d’euros (diminution qui épargne, au passage, les dépenses de fonctionnement consacrées aux cabinets de conseil).

On peine encore à comprendre, derrière l’enflure discursive, ce que recouvre pour l’EPEX nouvellement créé la volonté d’incarner « l’excellence sociale » (p2 du document). Les espoirs placés dans la stratégie du bon élève que nous critiquions lors de la campagne de cet automne ont fait long feu. Il est urgent de se mobiliser pour obtenir du ministère les moyens dont l’université a besoin pour assurer un service public de qualité. La dotation actuelle ne couvre en effet au mieux que 80 % des montants nécessaires à un fonctionnement à peu près correct de l’établissement.

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