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Petit cafouillage entre amis

CA du 16/12/2021

vendredi 17 décembre 2021

Dans les points initialement à l’ordre du jour de ce CA du 16/12 de l’EPEX figurait « l’élection » (validation) de la personnalité extérieure chargée de présider les débats du CA [1], proposée par le Président et le Codir conformément à l’article 20 (alinéa 11) des statuts de l’EPEX.

Finalement, après les "petites élections entre amis" des 23/11 et 7/12, nous avons eu le droit à un premier petit cafouillage entre amis : une fois certains éléments d’information devenus publics, la personne en question n’était plus candidate à cette fonction et, le Codir n’ayant pu se réunir pour proposer quelqu’un d’autre, l’élection du-de la président·e du CA a été reportée à une séance ultérieure, à l’initiative de la direction de l’EPEX. Quelles étaient donc ces informations ? (sur lesquelles la personne en question a pu s’exprimer lors de ce CA du 16/12, sans véritablement nous convaincre que les principes légitimes que nous défendons soient véritablement respectés en l’occurrence)

Nous avions évoqué dans notre message du 25/11 l’élection des personnalités extérieures, opérée lors de la réunion du CA du 23/11. Les élu-es des listes « Pour une Alternative à l’EPEX » avaient souligné lors de ce CA la nécessité d’un encadrement des conflits d’intérêt que revêtaient potentiellement certaines candidatures [2].
L’administrateur provisoire a refusé le 23/11 que soit mise au vote la demande (selon nous légitime) d’une déclaration publique d’intérêt, pourtant banale pour ceux et celles qui interviennent comme expert-es dans des agences d’expertise ou dans des comités de sélection. Cela nous a beaucoup questionné-es : pour quelles raisons peut-on être contre une déclaration publique d’intérêt, permettant d’identifier de potentiels conflits d’intérêt, tels que définis de manière très claire par les principes déontologiques de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique ?
Par ailleurs, des candidatures de personnalités extérieures avaient été écartées lors de ce CA du 23/11, au motif que ces personnes avaient effectué des vacations dans des formations relevant de l’EPEX durant l’année universitaire précédente (4hTD pour l’une de ces personnes...), sans qu’aucune justification réglementaire ne soit apportée pour cela.

Or il s’avère que l’une des personnalités finalement désignées le 23/11 a « oublié » de mentionner dans son CV des liens importants avec l’une des formations proposées par l’université de Lille. Et c’est justement cette personne que le Comité de direction et le nouveau président [3] avaient proposée à la présidence du Conseil d’Administration de l’EPEX.

Par ailleurs, lors du CA du 7 décembre, le (futur) nouveau président, interrogé sur la question de l’augmentation des droits d’inscription et des prêts étudiants, a clairement indiqué son opposition et formulé la volonté de défendre ce discours critique au sein de la Conférence des Présidents d’Université. Nous nous interrogions donc sur le sens de proposer à la présidence des débats du CA de l’EPEX une « personnalité » du monde économique qui participe aux activités de l’Institut Montaigne, « think tank » néolibéral [4].

Les autres points à l’ordre du jour étaient le règlement intérieur (RI) et le budget initial 2022 de l’EPEX.

 Nous actons positivement que le nouveau président, dans un souci d’apaisement, ait accédé à notre demande d’une discussion détaillée de ce RI provisoire (en l’attente d’un groupe de travail), même s’il n’a pas été possible de voter formellement des amendements.

 Sur le budget, toujours placé sous le signe de l’austérité comme les précédents, nous avons pointé une prévision de dépenses de 800 000€ pour des "études stratégiques (2022-2025)", à mettre en regard avec les montants nécessaires pour des créations de postes (en moyenne 60 000€ annuels toutes cotisations comprises pour un MCF, 45 000€ annuels pour un poste de Biatss), ou des achats de prévention sanitaire (détecteur de CO2, masques FFP2, ventilation de salles, etc.). Nous avons, à cette occasion, demandé communication d’un recensement exact des missions confiées à des cabinets de conseil sous la mandature précédente, en lien avec la création de l’EPEX et avec les nombreuses restructurations qui ont suivi la fusion, de même qu’un accès aux rendus de ces cabinets pour pouvoir juger de leur pertinence...
Plus généralement, alors que d’autres universités ont voté des budgets volontairement déficitaires pour envoyer un message au ministère sur la nécessité d’améliorer les taux d’encadrement, nous pensions que notre établissement aurait dû aussi marquer de cette manière l’insuffisance de sa dotation. Nous avons donc voté contre ce budget, jugé "soutenable" par le représentant du rectorat, qui a été adopté à une large majorité. Notons qu’une motion combative soumise par les élu-es UNEF a été adoptée à l’unanimité (41 votants). Magie de Noël ou besoin de se donner bonne conscience après l’adoption d’un budget austéritaire ?


[1autrement appelé·e président·e du CA, à na pas confondre avec le président de l’université

[2par exemple : proximités familiales ou amicales avec certain-es élu-es ou membres de l’équipe de direction ; conflit d’intérêts d’ordre économique et financier

[3élu sans surprise le 7/12, avec 26 voix sur 44, donc en particulier grâce aux voix de nombreux membres extérieurs

[4créé par Claude Bébéar (AXA) en 2000, financé en particulier par LVMH, TOTAL, VINCI ou CARREFOUR, (baptisé "cabinet fantôme" dans l’analyse de la revue militante Cause commune), militant activement pour l’augmentation des droits d’inscription[[et pour le développement des prêts étudiants garantis par l’Etat (les "PARC", prêts à remboursement contingent au revenu) (voir le rapport d’avril 2021 de ce think tank, « Enseignement Supérieur et Recherche, il est temps d’agir »)