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La retraite à points pour « Plus de justice sociale » ?

dimanche 22 septembre 2019, par Claire Bornais

Un conte à dormir debout !

En prenant en compte l’ensemble des salaires perçus durant la carrière pour calculer le nombre de points d’un.e salarié.e (au lieu de la moyenne des 25 meilleures années pour les salariés du privé ou le traitement des 6 derniers mois de carrière pour les fonctionnaires, comme actuellement), on renforce le poids des débuts de carrière difficiles et mal rémunérés pour celles et ceux qui ont eu du mal à trouver un emploi stable, ainsi que celui des interruptions de carrière (surtout pour les femmes).

Même s’il est prévu un plafonnement du nombre de points acquis par mois, ainsi que la prise en compte de l’espérance de vie, les inégalités ne seraient donc pas gommées, mais renforcées, entre salarié.es ayant connu « la galère » et salarié.es très bien payé.es depuis le début de leur carrière. Ces dernier.es ont de surcroît les moyens de faire des économies en vue de leur retraite, que n’ont pas les premier.es… Pour en savoir plus sur le modèle suédois dont s’inspire le projet de réforme par points, et ses effets secondaires... un article de M Husson, à lire ici

De plus, dans ce projet de réforme,

plus personne ne pourrait savoir quel serait par la suite le montant de sa future pension !

En effet, le nombre de points acquis ne permettrait pas à un.e salarié.e de savoir quelle pension sera versée au moment de partir en retraite, car la valeur d’un point serait déterminée de façon à ce que le total des pensions versées ne dépasse pas un certain plafond, envisagé à l’équivalent de 14% du PIB… Cette valeur dépendrait donc de la "concurrence" (= le nombre de retraité.es), de la "performance" du PIB et de la générosité des générations futures... Plus il y aura de retraité.es, ou plus le PIB sera mal en point, moins la pension de chacun.e serait élevée. Par contre, il n’est pas certain que les pensions remonteraient si le nombre de retraité.es baissait !

En résumé, cette réforme, c’est : "tu sais ce que tu vas payer, mais tu ne sais pas combien tu toucheras !" (ce qui n’est pas le cas actuellement).

Mais ce qui est sûr, c’est que le gouvernement lui-même reconnaît que les agents de l’État pâtiraient de cette réforme, surtout les enseignant.es, au point qu’il prétend vouloir travailler sur leur rémunération maintenant… Mais on sait bien là aussi qu’il ne faut pas rêver, contrôle du déficit budgétaire national oblige ! Donc à terme, avec une telle réforme, c’est une baisse drastique des pensions servies qui s’annoncerait pour les agents publics.

Pour plus d’informations, retrouvez ici l’ensemble des documents et les analyses de la FSU

En complément

Ci-dessous des liens vers les simulations effectuées par les deux principaux syndicats de la FSU pour des enseignants, à partir des quelques éléments communiqués par le gouvernement à ce jour, et qui montrent des baisses importantes de pensions dans un tel système :

Voir également le site du collectif citoyen Nosretraites