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RIPEC C3 : un point sur la procédure d’attribution

lundi 13 novembre 2023

Voici quelques éléments relatifs à l’attribution de la part individuelle (C3) du RIPEC. Pour une présentation plus précise de ce régime indemnitaire, nous vous renvoyons au premier article de bilan réalisé à l’occasion de la précédente campagne 
Quelques chiffres
Au total, pour cette année 2023, 242 primes de 3500 euros par an seront attribuées pour l’université de Lille pour les MCF et PU (contre 214 l’an dernier). S’y ajoutent 20 primes équivalentes pour les PRAG/PRCE pour lesquels l’étude des dossiers n’a pas encore été clôturée à l’heure ou nous écrivons ces lignes.
407 collègues ont déposé un dossier de candidature (contre 424 l’an dernier). Parmi elles et eux, 258 sont MCF et 149 PU. Les MCF, qui représentent 69 % des bénéficiaires potentiel·les, ne représentent que 63 % des candidat·es. Parallèlement, si 60 % des candidat·es à la prime sont des hommes, cela correspond à la part des hommes parmi les candidat·es potentiel·les. Ainsi, il ne semble pas y avoir de phénomène genré d’autocensure. Toutefois, l’autocensure n’en reste pas moins massive avec un peu plus de 400 candidatures pour plus de 1600 collègues éligibles. De plus, cette autocensure concerne davantage les MCF (et donc les collègues les moins avancés dans la carrière). Enfin, le chiffre de 60 % d’hommes éligibles nous rappelle que les corps des enseignant·es-chercheur·euses titulaires sont loin d’avoir atteints la parité.
Quelle procédure d’évaluation ?
L’assemblée CS+CFVU restreinte a validé le 25 octobre les principes qui vont guider l’attribution des primes décidée par le Président : en effet, l’attribution de la RIPEC se fait sur décision du Président sur la base des avis locaux et du CNU ainsi que d’un échange en CODIR.
À l’occasion de la séance du 25 octobre, les élu·es Pour une alternative à l’EPEX (liste intersyndicale CGT-FSU-SUD) ont rappelé la nécessité d’aller vers l’égalité professionnelle femmes-hommes dans l’attribution des primes ainsi que la revendication de privilégier les candidatures de jeunes collègues, dont le traitement indiciaire est plus faible et qui sont donc relativement plus touché·es par l’inflation et par la perte de pouvoir d’achat liée au quasi-gel du point d’indice. Ces éléments étaient contenus dans une motion que nos élu·es avaient porté l’an dernier et qui avait été votée par l’assemblée CS+CFVU restreinte.
L’université de Lille a procédé à une double évaluation des candidatures à la prime sur Galaxie. L’avis de l’assemblée CS+CFVU restreinte repose sur 2 rapports : celui d’un·e élu·e d’une composante différente et donc d’un domaine différent du candidat ou de la candidate et celui d’un membre du conseil de composante du candidat ou de la candidate. Ce procédé, s’il limite les conflits d’intérêt, rend l’évaluation difficile : les élu·es s’avèrent bien souvent incompétent·es pour évaluer le volet recherche des dossiers, ce qui rend leur avis extrêmement fragile. Si s’ajoute à cet avis local celui du CNU, celui-ci n’est pas communiqué aux rapporteur ·ices au niveau local, alors que ces avis avaient été transmis à l’université.
Les avis des rapporteur·ices au niveau local ont été ainsi synthétisés. Pour l’avis global, le mieux disant a été conservé si les deux avis (sous forme de lettres) étaient proches. Un avis médian a été attribué en cas d’avis divergents. Nous remarquons qu’une telle pratique diminue encore le poids des candidatures MCF (59% des dossiers classés en A à l’issue de cette phase).
La part individuelle du RIPEC devant être attribuée soit au titre de la recherche (50 %), soit au titre de l’enseignement (30 %), soit de tâches d’intérêt général (10 %), soit de l’ensemble de ces items, l’assemblée CS+CFVU a ensuite synthétisé les avis des rapports locaux sur les 7 items qui devaient être renseignés : « formation », « recherche », « orientation, promotion sociale et insertion professionnelle », « diffusion de la culture humaniste », « espace européen de l’ESR », « coopération internationale », « vie collective de l’établissement ». Seuls les double A dans un item ont été convertis en A et transmis au Président et au CODIR pour guider l’attribution.
Nous regrettons à nouveau que le travail des élu·es soit d’évaluer des dossiers, sans être reconnu·es, sans forcément être compétent·es et en faisant doublon avec le CNU, seul légitime à « évaluer » la production scientifique des collègues, si tant est qu’une telle évaluation ait du sens.
Tout en restant opposé·es à l’individualisation des rémunérations qui affaiblit nos statuts et les collectifs de travail, nous continuerons à défendre une attribution moins injuste et moins arbitraire des primes, notamment en étant attentives et attentifs à la maximisation du nombre de primes et à la réduction des inégalités entre collègues en termes de genre ou d’âge académique.


Voir en ligne : Éléments d’info complémentaires sur cette campagne