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Notre analyse de la réponse du président à la pétition intersyndicale

reçue le 30/11/2022

lundi 12 décembre 2022

Le 30 novembre dernier, les syndicats à l’initiative de cette pétition locale (CGT, FSU, SUD) ont reçu la réponse du président qui avait été demandée lors du dépôt des 1567 signatures au CA du 13 octobre.

Sur la mise au concours de tous les postes vacants, le président répond que U Lille est une des universités qui a le plus augmenté son nombre de postes de BIATSS au cours des dernières années, mais il ne précise pas si cela fait de U Lille une université désormais sur-dotée en personnels BIATSS par rapport aux autres… Ce n’est en tous cas pas ce que tendent à démontrer les comparaisons faites à partir des données officielles . Voir par exemple ici : https://data.cpesr.fr/tdbesr/

Par ailleurs, le président semble dans cette réponse ignorer le lien entre augmentation du recrutement de contractuel·les et développement des financements sur projet, qui explique selon nous une bonne part de l’augmentation des effectifs de personnels contractuels de catégorie A de ces dernières années. Est-ce volontaire ou non ?

Mais il semble espérer pouvoir « faire passer la pilule » des suppressions de postes BIATSS par une amélioration des régimes indemnitaires. Cela ne correspond pas à une revendication de la pétition, mais montre une bonne volonté à faire ce qu’il peut à son niveau en matière salariale (et c’est peu, car l’autonomie des universités n’est surtout pas financière !). Ce ne sont pas les personnels concernés par les augmentations de primes qui se plaindront, mais les primes sur critères (pas toujours bien clairs) ont pour effet secondaire indésirable d’engendrer beaucoup de frustrations et de tensions dans les collectifs de travail… C’est pourquoi la revendication syndicale est l’augmentation indiciaire, prise en compte dans le calcul des pensions de retraite, ce qui n’est pas le cas des primes.

L’amélioration des conditions d’emploi des contractuel·les est annoncée et correspond à une revendication portée dans la pétition. La FSU s’en réjouit et sera très vigilante à ce qu’elle soit effective.

Pour la mensualisation du paiement des vacataires, le président renvoie aux composantes, mais ouvre la porte à des versements mensualisés d’emblée avec régularisation sur les derniers paiements. Cela constituerait un progrès indéniable (si cela était mis en application…). Dans l’état actuel, le maintien d’un paiement uniquement sur service fait rend toutefois toute mensualisation improbable, au sens où les collègues devront encore patienter 2 à 3 mois avant d’obtenir le paiement de leurs heures.

Le président répond qu’il n’y aurait plus de restructurations institutionnelles, ce qui correspond à une revendication, mais on sait que cela dépend surtout des politiques d’appel à projet lancées par le ministère, donc, à voir par la suite… On peut à ce titre se demander que deviendra l’EPEX quand la phase « expérimentale » sera terminée : un grand établissement, comme Paris Sciences & Lettres ?
Il trouve que le fonctionnement actuel de l’EPEX est un modèle satisfaisant du point de vue démocratique. Si on n’est pas très porté sur la démocratie, peut-être !
D’ailleurs, le président n’entend pas respecter les avis des instances consultatives des personnels, préférant la "légitimité démocratique propre du CA", composé pour moitié d’extérieurs nommés, donc bien plus légitimes que les représentants des personnels, c’est sûr… Tout à fait démocratique, on vous dit !

Il annonce la tenue d’une « conférence sociale » qui aurait dans ses premiers objets de discussion la question de l’action sociale (mais sans les moyens revendiqués). Une augmentation des moyens de l’action sociale est envisagée, mais pour « créer un sentiment d’appartenance ». À quoi ? Au service public ou à « la boîte » U Lille ?

Les réponses à cette pétition sont donc partielles, et forcément insuffisantes, mais elles montrent que lorsque les personnels s’expriment fortement, il en est tenu compte.
À nous de faire monter le niveau du rapport de force, en n’oubliant pas que la clef des problèmes que nous rencontrons au jour le jour est en grande partie détenue par le gouvernement, qui impose ses politiques d’austérité aux services publics.

Télécharger le courrier du président