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La LPR devient concrète en 2022

Promotions, primes, chaires, ce qui change pour les enseignants-chercheurs

dimanche 23 janvier 2022

Des décrets publiés fin 2021 actent la mise en œuvre de la LPR et le SNESUP-FSU souhaite vous informer de trois dispositions importantes concernant les enseignants-chercheurs :

  • Repyramidage : c’est le nom d’un nouveau mécanisme de promotion MCF->PU ;
  • RIPEC : c’est le nouveau nom du régime indemnitaire des enseignants-chercheurs ;
  • Chaires Professeur Junior (CPJ) : C’est le nom des nouvelles "tenure tracks".

Que devez-vous savoir de ces trois mesures ?

 Re-pyramidage : il s’agit en théorie d’une réelle opportunité de ré-équilibrage dans les disciplines à faible proportion de professeurs, avec 2000 postes étalés sur 5 ans. Ce dispositif devrait aussi être l’occasion de rattraper les déséquilibres femme-homme dans le corps des professeurs. Il aurait aussi pu servir à rééquilbrer le ratio PR/MCF dans les établissements où ce ratio est plus faible que les 40% visés. Mais le ministère ne semble pas l’envisager ainsi, et préférer en faire une foire d’empoigne universitaire supplémentaire, ce que le SNESUP-FSU dénonce vigoureusement. En savoir plus
Attention : le ministère demande de ne promouvoir que des candidates et candidats HdR dans une proportion de 25% avec plus de 10 ans d’ancienneté en classe normale, et 75% avec la hors classe. Sachant que le dispositif s’étale de 2021 à 2025, il est important que les enseignants-chercheurs en tiennent compte pour planifier leur HdR. Les élu-es du SNESUP-FSU dans les conseils seront attentifs au choix des sections ciblées par la direction de l’établissement, et aux critères de choix.

 RIPEC : Le protocole d’accord pour l’application de la loi LPR (que la FSU n’a pas approuvé) a instauré il y a quelques mois une modification progressive et à la hausse des primes statutaires des enseignants-chercheurs (mais pas des PRAG et PRCE). Le ministère en profite pour communiquer régulièrement sur sa politique de "revalorisation du métier" alors que dans le même temps, il poursuit une politique morbide de blocage de la valeur du point d’indice de rémunération statutaire. Aussi agents de l’État ont-ils perdu un mois de salaire par an par rapport à 2010 et 30% de pouvoir d’achat depuis la désindexation des salaires sur les prix ! Quand on ajoute à cela que les heures complémentaires et les vacations sont scandaleusement rémunérées au SMIC, que leur nombre est démesuré, l’hypocrisie du discours ministériel devient flagrante. Enfin, ces primes ne comptent quasiment pas pour la retraite et ne participent pas au financement de la sécurité sociale. Elles divisent et pour certaines, sont individuelles et largement inégalitaires. En savoir plus

Concernant les modalités d’attribution de la part individuelle de la prime, le système mis en place favorisera de manière évidente le clientélisme : les instances collégiales se contentent de donner des avis non contraignants pour le président de l’université, qui a le dernier mot. Nous demandons que l’avis extérieur du CNU soit un élément fort des critères d’attribution. Nous demandons d’ailleurs aussi, pour contre-balancer tout clientélisme, que le CNU retrouve un contingent national d’attributions de CRCT et de promotions à l’intérieur d’un corps, et nous soutenons la pétition lancée par la commission permanente du CNU.

 Chaires de professeurs juniors : elles constituent une nouvelle voie d’accès parallèle et directe au corps des PU. Au sein des organismes de recherche sont créés leurs équivalents, les chaires de directeurs de recherche juniors, pour accéder au corps des DR. Le recrutement se fait sous statut de contractuel de droit public pour 3 à 6 ans, dans le cadre de contrats précisant :

  • des objectifs de recherche, de formation, de réponses à appels à projets ;
  • une obligation d’enseignement de 64h minimum, que certains projets de chaires à l’UM prévoient implicitement sous forme de mentorat de stagiaires dans les masters "d’excellence" SFRI ;
  • des "moyens garantis" par l’établissement

A l’issue de la période contractuelle, le recrutement sera effectué par une commission ad hoc. En bonus, l’habilitation à diriger des recherches sera attribuée automatiquement lors de la titularisation.

Ces postes sont appelés à constituer 15% des recrutements de PU, et 20% des DR, et constituent une attaque sans précédent contre les statuts des enseignants-chercheurs et de la fonction publique, avec un impact fort sur la précarité des personnels.

Le Snesup-FSU est totalement opposé à la mise en recrutement de professeurs juniors.