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Communiqué du SNESUP-FSU à propos des événements du 12 novembre sur le campus Moulins

vendredi 15 novembre 2019, par Laurence Desjonquères

Comme vous le savez sans doute, un étudiant lyonnais, militant de Solidaires Etudiant-e-s, s’est immolé vendredi 8 novembre devant un bâtiment du CROUS. Toujours entre la vie et la mort, il a laissé un message expliquant son acte principalement par la dénonciation de la précarité étudiante et des revendications syndicales et politiques. Son geste a suscité une vive émotion, et une grande colère chez nombre d’étudiant-e-s et de personnels.

Ce mardi 12 novembre, notre syndicat avait appelé à rejoindre le rassemblement appelé par ses camarades de Solidaires Etudiant-e-s à 13h devant le CROUS, celui-ci ayant rassemblé près de 400 personnes. Le cortège s’est ensuite dirigé vers le campus Moulins, dans le but de se rassembler devant la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales en vue d’interpeller François Hollande, qui devait y tenir une conférence autour de son dernier ouvrage, à propos, notamment, de son bilan en matière de précarité étudiante, et de ses promesses électorales en la matière non tenues.

Un groupe d’étudiants a envahi l’amphithéâtre et empêché la tenue de la conférence, détruisant des exemplaires de l’ouvrage de l’ancien président, qui a dû renoncer à sa prestation.

Le SNESup-FSU de l’Université de Lille partage largement la révolte des étudiants contre la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, et soutient les revendications de leurs organisations en la matière. Cependant, il désapprouve les modalités de cette action et exprime en particulier son profond soutien aux librairies Meura et L’Affranchie qui ont subi un préjudice financier important.

Cela étant dit, le SNESup-FSU déplore le silence assourdissant de la présidence de l’université à propos du geste de l’étudiant lyonnais. Il déplore qu’elle n’ait pas saisi l’occasion pour proposer des mesures permettant aux étudiants et personnels de débattre pacifiquement dans les locaux de l’université à propos de la précarité étudiante et d’exprimer leurs revendications démocratiquement. Il considère que l’interdiction de l’accès à la place Déliot par un important déploiement policier, sans doute avec l’accord de l’autorité universitaire dépositaire du pouvoir de police, sinon à sa demande, alors que rien ne laissait supposer que les locaux de la Faculté devaient être ainsi protégés, a été contre-productif, accroissant la colère des manifestants. C’est faute de pouvoir accueillir François Hollande sur le parvis et face à l’imminence d’une charge des forces de l’ordre que des étudiants ont pénétré dans la Faculté par un accès secondaire.
Dans ces circonstances, le SNESup-FSU estime que l’autorité universitaire partage la responsabilité des débordements, sauf à ce qu’elle fasse la démonstration que l’intervention des forces de l’ordre est intégralement étrangère à sa volonté.