Accueil > La FSU à l’université de Lille > Expressions et actions locales > Parcoursup : Déclaration des élu.e.s SNESUP-FSU à la CFVU du 23 mai 2019

Parcoursup : Déclaration des élu.e.s SNESUP-FSU à la CFVU du 23 mai 2019

samedi 1er juin 2019, par Laurence Desjonquères

Déclaration des élus SNESUP-FSU sur la loi ORE
Le document intitulé « Loi Orientation et réussite étudiante – Mise en œuvre au sein de l’Université de Lille – Campagne 2019 » est soumis à la CFVU, et a été soumis au CT de l’établissement (le 13 mai 2019), alors même que les travaux des commissions sont achevés depuis le 10 mai au plus tard.
Deux observations sont à faire sur ce document :
 Il définit deux volets de la mission des commissions d’admission, qu’il appelle « socle commun » et « socle complémentaire » ; il est erroné de dire que feraient partie d’un socle complémentaire (donc non applicable à l’ensemble des formations et des dossiers) les tâches énumérées sous cette appellation. En effet, pour obtenir un classement le plus objectif, cohérent et motivé possible – ce qui est demandé aux examinateurs des dossiers, et ce qui est promis aux candidats et à leurs parents –, il convient d’examiner l’ensemble des pièces du dossier de chaque candidat, dont les projets motivés, les fiches avenir, les fiches de suivi, les éventuelles pièces complémentaires ainsi que la nouvelle rubrique « centres d’intérêt » très fournie dans certaines candidatures, malencontreusement oubliée dans le document présenté, en plus des tâches énumérées dans le prétendu « socle commun ».

Toutefois, pour le SNESUP-FSU, Parcoursup est un puissant outil d’auto-censure, de dissuasion et de sélection sociale. En outre, il entretient le mythe d’une orientation et d’une réussite prédictives. Les classements observés dans Parcoursup 2018 sont un non-sens scientifique : classement à la 3ème voire la 5ème décimale. Le SNESUP-FSU revendique un classement « tous ex-aequo » des dossiers et rappelle que le baccalauréat ou le DAEU doit être le seul passeport pour accéder à l’enseignement supérieur.

 Par ailleurs on peut remarquer que le temps nécessaire à l’évaluation humaine des qualités des postulants est largement supérieur à celui estimé dans ce document. En effet le document fait état de 92535 dossiers à examiner, pour lesquels 2004 heures ETD sont dégagées. Une heure équivalent TD étant officiellement équivalente à 4,2 heures de temps de travail d’un agent de la fonction publique selon les calculs du ministère exposés dans le décret statutaire des enseignants-chercheurs [1], il convient de préciser que, sur cette base, cela signifie que 5 minutes et 27 secondes doivent ou peuvent être consacrées à chaque dossier, alors que l’examen correct d’un dossier peut prendre facilement un quart d’heure…. Par ailleurs, au taux de l’heure TD complémentaire à 41,41€ bruts, qui amène donc à rémunérer l’heure de travail à moins de 10 euros bruts, la rémunération de cette tâche nécessitant l’expertise des enseignants-chercheurs et enseignants équivaut à 0.89 euro brut par dossier. No comment !

Le SNESUP-FSU rappelle qu’il revendique la création d’emplois statutaires pour permettre aux personnels des universités d’accomplir toutes les tâches qui leur incombent, et donner des perspectives d’avenir aux jeunes diplômés dont la précarité grandit de manière inquiétante. Lorsque les heures supplémentaires s’avèrent être une nécessité pour assurer ponctuellement la continuité du service public, le SNESUP-FSU revendique que celles-ci soient rémunérées au taux horaire du salaire horaire moyen affecté du coefficient légal de 125 %. Et avec sa fédération, la FSU, le SNESUP revendique le rattrapage de la valeur du point d’indice, qui a diminué de 25 % en 30 ans.
Le SNESUP-FSU rappelle qu’il n’existe aucune disposition légale pour obliger les collègues à trier les dossiers. Il est inadmissible que les départements qui ont refusé de trier les dossiers soient stigmatisés et/ou menacés par l’Administration et soient pénalisés en terme de moyens humains.