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L’extrême-droite ne défend pas "les petits" contre "les gros" : la preuve
vendredi 14 juin 2024
L’extrême droite défend les intérêts "des gros" (mais ne s’en vante pas)
Quelques exemples, parmi bien d’autres... [1] À l’assemblée nationale, elle a voté
– CONTRE :
- la taxation des yachts et des jets privés
- le rétablissement de l’ISF
- la taxe sur les superprofits
- la taxe sur les revenus supérieurs à trois millions d’euros
- le conditionnement des aides publiques aux grandes entreprises ;
– POUR
- la baisse de cotisations sociales sur les salaires, qui fait augmenter les dividendes versés aux actionnaires mais baisser les droits sociaux des salarié⋅es (chômage, maladie, retraite...) !
D’ailleurs, est-ce par pure charité que des milliardaires comme Bolloré financent des médias (comme CNews) pour relayer les idées de l’extrême droite ? N’est-ce pas plutôt parce que l’extrême droite défend aussi les intérêts du (très grand) capital ?
L’extrême droite ne défend pas "les petits" contre "les gros", comme elle le prétend
quelques exemples (parmi bien d’autres !). À l’Assemblée nationale, elle a voté CONTRE :
- l’augmentation du SMIC à 1500€
- l’indexation des salaires sur l’inflation
- le blocage des prix des produits de première nécessité
- le gel du prix des loyers
Au Parlement européen, le RN a voté CONTRE :
◦ la directive européenne relative aux salaires minimum
◦ la directive contre la pauvreté au travail
le RN prétendait en 2023 vouloir rétablir la retraite à 60 ans, mais...
- avec des conditions tellement restrictives (décrites dans son programme de 2022) pour l’obtenir que cela n’aurait été accessible à quasiment personne...
- Le RN ne dit rien, non plus, sur la pénibilité, les carrières entrecoupées par le chômage, etc..
- Et J Bardella vient tout juste de déclarer (le 11 juin) qu’en cas de victoire aux législatives, son parti n’était pas sûr d’abroger la réforme des retraites de 2023 ! D’ailleurs, cette mesure ne fera pas partie du programme des législatives, selon ce que J Odoul a déclaré à France Info ( 13 juin 2024), conformément aux exigences des personnalités LR qui passent un accord électoral avec le RN.
L’extrême droite prétend défendre les services publics, mais...
- elle prône la privatisation de nombre d’entre eux, dont l’éducation et l’université, les crèches, les cantines,...
- elle a voté contre la création d’emploi de sapeurs-pompiers et l’augmentation de leurs salaires
- elle a plus généralement voté contre les hausses d’impôts des plus riches et donc contre les hausses de financement des services publics (dont dépend l’augmentation des salaires des agents publics).
- Le RN propose de plus de réduire encore la part des dépenses publiques dans le budget de l’Etat (tout en baissant ses ressources via les baisses d’impôts)
l’extrême droite prétend défendre les droits des femmes, mais...
- elle nie la réalité des écarts de salaire entre les femmes et les hommes, et ne propose rien pour les réduire. Le RN refuse même de voter les directives européennes permettant de réduire les inégalités salariales entre femmes et hommes
- elle cantonne les femmes à un rôle de mère et d’épouse qui reste au foyer en prônant un « revenu pour les mères au foyer » qui ne peut suffire à assurer leur indépendance vis à vis de leur conjoint.
- elle a voté contre le déblocage d’un milliard d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Alors qu’elle ne propose aucune mesure pour éradiquer ces violences, elle les instrumentalise pour stigmatiser les populations étrangères.
- seul·es 23 des 89 député⋅es RN ont voté pour la constitutionnalisation de l’IVG et un certain nombre ont assumé à plusieurs reprises des positions anti-IVG
le RN nie le changement climatique et ses effets, dont les plus pauvres sont les premier·es à pâtir
- au Parlement européen, dans la mandature 2019-2024, le RN a voté contre la création d’un fonds social européen pour le climat, destiné à protéger les ménages les plus vulnérables frappés par le changement climatique
- Il a également voté contre la résolution sur les engagements de diminution des gaz à effet de serre par les États
- il est opposé aux éoliennes et au développement du photovoltaïque
- il ne propose par ailleurs aucune mesure pour accélérer la rénovation énergétique et lutter contre la précarité énergétique, qui affecte pourtant 12 millions de Français.
L’extrême-droite opprime les plus faibles et les minorités
partout où elle est arrivée au pouvoir (comme en Hongrie, Pologne, Italie,...), l’extrême droite a pris des mesures CONTRE :
- les droits des femmes, des personnes LGBTQI+, des personnes de nationalité étrangère
- les minorités ethno-raciales
- les chômeurs et les chômeuses
- les libertés individuelles et publiques
- etc.
En France, l’extrême droite prône les mêmes mesures, et les groupuscules violents qui se réclament d’elle et qui ont déchaîné leur violence dans les rues ces derniers mois, verraient ainsi leurs exactions légitimées.
L’extrême droite ne porte ni les valeurs ni les revendications que la FSU défend, dans l’intérêt des agentes et des agents publics ainsi que des usager⋅es des services publics. C’est pourquoi la FSU appelle toutes les agentes et tous les agents publics à ne pas faire le choix du pire mais à voter pour des candidat⋅es portant des valeurs de progrès social, de justice, de solidarité
[1] Remarque : les éléments dont nous faisons état ici sont issus du précieux travail de vigilance de l’association VISA