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Prenez des forces cet été, vous en aurez besoin à la rentrée !

mercredi 7 juillet 2021

« Vous voulez des collègues ? Alors, travaillez chez vous et en visio, pour réduire les frais de l’université ! »

C’est en substance ce que propose la note de cadrage budgétaire qui sera proposée au CA du 8 juillet prochain. Extraits :

« nous proposons comme ligne directrice de maintenir l’effort sur le maintien du taux d’encadrement, en republiant une volumétrie de poste identique aux départs constatés depuis septembre 2020. Ce volontarisme s’accompagne de la nécessité de produire un effort supplémentaire sur les dépenses de fonctionnement compte tenu d’une situation tendue en matière de masse salariale en l’absence d’une compensation pleine et entière du GVT que constate notre établissement, malgré des mesures d’accompagnement ciblées. »

« Afin de préserver l’équilibre financier en 2022, le niveau des dépenses de fonctionnement devra être revu à la baisse de 8% globalement, soit une diminution de 6,4 M€, [...] compte tenu des impacts à la hausse sur la masse salariale des mesures nationales et des décisions de l’Université.
Pour atteindre l’objectif global, une partie de l’effort pourrait être porté, à hauteur de 3 M€, par un changement de pratique en matière de déplacements, missions et réception, dans la continuité des nouveaux modes de travail développés en 2020 et 2021. »

Autant dire que les mesures sanitaires réclamées par la FSU et d’autres organisations syndicales, pour prévenir de possibles recontaminations (au variant Delta ?) à la rentrée (aération des salles, capteurs de CO2, etc.), relèvent de l’utopie la plus débridée ! Votre santé a un coût, mais surtout pour vous...

Les représentant·es FSU en CHSCT de l’université ont réclamé communication de l’inventaire des salles de cours non aérées et non aérables (salles aveugles sans VMC fonctionnelle, salles à fenêtres coincées ou condamnées, etc.), en prévision de la rentrée universitaire prochaine, pour que ces salles ne soient pas utilisées pour des enseignements. Cela n’a toujours pas été communiqué : parce que notre université n’a pas de salles posant de tels problèmes ? Ou parce que l’administration n’est pas en capacité de les recenser toutes, tellement il y en a ? Ou parce que de toute façon, il est prévu d’imposer à nouveau des cours à distance pour résoudre le problème de l’immobilier dégradé et insuffisant pour accueillir des étudiants encore plus nombreux à cette rentrée, sans moyen supplémentaire ? Le SNESUP-FSU revendique un plan d’urgence pour l’université (pour plus d’infos, voir ici et là)

Pendant ce temps, la poursuite du mirage de l’excellence continue de coûter cher aux deniers publics pour remplir des poches privées de cabinets de consultants : il semble, si nos sources sont fiables, que le recours au cabinet Siris coûterait à la fondation I-Site la bagatelle de 500000€, dont 250000 pour faire de la bibliogaphie sur l’impact social des hubs de l’I-Site (somme qui ne sera donc pas consacrée à financer de la recherche ou de l’enseignement, contrairement au but de la fondation), que l’université aurait à débourser 70000€ pour l’expertise d’un laboratoire « d’excellence » au climat de travail délétère...

Pour améliorer l’ambiance dans les labos, les chaires de "professeurs juniors" vont introduire de flagrantes inégalités de traitement. D’abord contractuel avec un accompagnement sur 3 ans à hauteur de 200 000€ (attribué par l’ANR et possibilité d’être accompagné par l’établissement avec en plus une rémunération comme EC), le poste peut déboucher sur un recrutement professeur. Les critères de recrutement seront concertés en lien avec les 4 HUB de l’I-Site. Nos élu-es ont vivement protesté contre leur création au dernier conseil académique, car les inégalités induiront des tensions et de la souffrance au travail supplémentaires !

Tout comme le ministère, la direction de l’université ne tient pas compte des oppositions exprimées par les représentants des personnels et passe en force. Ainsi, pour la fusion des IUT, le vote du CA n’a pas tenu compte des vifs désaccords exprimés. Il s’agit maintenant pour le CA de l’université d’approuver des statuts qui posent manifestement problème, au lieu de chercher une voie permettant d’aboutir à un consensus large. Le fonctionnement harmonieux de la nouvelle super-structure n’est donc pas garanti, dans une période où la transformation du DUT en BUT ajoute une surcharge de travail insupportable aux collègues !

Que dire enfin des votes à répétition pour accoucher d’un EPEX contesté ? Bronca à l’ENSAPL contre le simulacre de démocratie, tous les syndicats étaient vent debout au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (C.N.E.S.E.R) contre un projet mal ficelé qui déborde les limites de l’ordonnance n° 2018-1131, en particulier pour ce qui concerne la subsidiarité aux composantes de la gestion des carrières des enseignants-chercheurs et dont la légalité au regard du code de l’Education pose question.

Tout cela n’est guère réjouissant, et tout le monde aspire à des vacances bien méritées.

Au retour, pas de miracle, pas d’argent magique à espérer pour le service public ni pour l’université (ça ne semble valable que pour les multinationales qui, grâce aux aides du plan d’urgence en 2020, ont pu verser plus de dividendes pour 2020 qu’elles n’ont fait de bénéfices...). Mais peut-être bien une nouvelles réforme des retraites reportant encore de deux ans l’âge minimum de départ, pour faire payer aux plus grand nombre et aux jeunes qui ne trouveront pas d’emplois la crise qui profite si bien à d’autres !

Ne nous laissons pas faire ! Lutter ensemble est difficile, mais a plus de chances d’aboutir à des améliorations que de subir seul·e dans son coin.