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Souvent mérite varie, bien fol qui s’y fie...

jeudi 18 avril 2024

Le constat résultant de nombreuses années de présence syndicale dans les commissions de promotions (et attributions de primes individualisées) aboutit à la conclusion que le « mérite » est chose variable. Il dépend :
• des critères utilisés pour le définir, qui peuvent varier ;
• de l’évaluateur·ice : s’il/elle change, votre mérite peut aussi changer (si, si !) ;
• des « concurrent·es » en présence ;
• de votre capacité à le faire reconnaître, mais aussi de celle de votre évaluateur·ice à mettre en avant votre dossier dans les commissions de promotions ;
• du nombre de promotions ou primes possibles toujours fortement contingenté ; ainsi, à l’université de Lille, la prime RIPEC C3 n’est attribuée qu’à 20 % des enseignant·es-chercheur·es, la prime PREP locale qu’à 10 % des enseignant·es. Pense-t-on que 80 % à 90 % des collègues remplissent leur mission sans aucun mérite ?

Pour les enseignant·es-chercheur·es, une moitié des promotions de grade est déjà prononcée au niveau de l’établissement, avec parfois des phénomènes de copinage conduisant à des promotions selon des critères ad hoc, qui lèsent les autres collègues.
Par ailleurs, les études statistiques menées sur les rémunérations au « mérite » concluent toutes que ce système désavantage nettement les femmes.

Peut-on vraiment croire que le système localiste serait plus juste s’il concerne tous les personnels à l’avenir ? Peut-on vraiment croire qu’en décentralisant les attributions au niveau des composantes nous n’allons pas retrouver, au sein de chaque composante, les inégalités observées à l’échelle de l’université ?