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L’Université de Lille doit exonérer de frais d’inscription tou·te·s les étudiant·e·s extra-européen·ne·s

Communiqué des organisations de l’université de Lille : Ferc-Sup CGT, FSE, SEL-CGT, SNESup-FSU, Solidaires Étudiant·e·s, SUD Éducation SUD Recherche

dimanche 29 septembre 2019, par Laurence Desjonquères

L’Université de Lille doit exonérer de frais d’inscription tou·te·s les étudiant·e·s extra-européen·ne·s
Lille est l’une des sept universités françaises (sur 73) qui ont décidé d’appliquer la hausse vertigineuse des frais d’inscription pour les étudiant·e·s non européen·ne·s, résultat du bien mal nommé dispositif « Bienvenue en France ». Certes les étudiant·e·s en master ont été exonéré·e·s des frais supplémentaires, mais ce n’est pas le cas du petit millier d’étudiant·e·s non européen·ne·s qui se sont inscrit·e·s en licence et qui ont donc dû s’acquitter de 2770 euros de frais d’inscription (contre 170 euros pour les étudiant·e·s européen·ne·s).
Si l’Université de Lille a prévu une procédure d’exonération, force est de constater qu’aucune communication autour de celle-ci n’a été faite, en particulier auprès des étudiant·e·s directement concerné·e·s. Résultat : à peine 10 % d’entre eux/elles ont demandé une exonération ou un remboursement dans le cadre d’une procédure toujours ouverte.
De plus, une impréparation affligeante de l’Université a allongé la procédure. D’un côté, les étudiant·e·s sont bien souvent contraint·e·s d’avancer leurs frais d’inscription : au mieux ils/elles ne seront pas exonéré·e·s mais remboursé·e·s des frais d’inscription supplémentaires (2600 euros), dans un délai de plusieurs mois. D’un autre côté, l’avis d’une assistante sociale est exigé. Or, si les rendez-vous avec les assistantes sociales sont précieux pour mieux orienter les étudiant·e·s, ils sont difficiles à obtenir dans une période de rentrée toujours chargée.
Nos organisations syndicales d’étudiant·e·s et de personnels, qui se sont toujours opposées à cette augmentation et à son application à l’Université de Lille, s’inquiètent de la situation de grande précarité dans laquelle sont contraint·e·s de vivre des étudiant·e·s sans assurance à ce jour d’être remboursé·e·s de leurs frais d’inscription.
Lors de la séance du conseil d’administration de l’université de ce 19 septembre, la Présidence a opéré un virage timide, affirmant notamment qu’il est nécessaire de privilégier les exonérations aux remboursements et souhaitant qu’un maximum d’étudiant·e·s puissent être exonéré·e·s. Nous attendons sur ce point des réponses concrètes, alors que les prochaines commissions d’exonération ne se réunissent que fin septembre et mi-octobre. Nous réaffirmons par ailleurs notre totale opposition à l’intervention, dans ces commissions, des services et responsables politiques en charge des relations internationales à l’Université de Lille, ceux-ci étant incompétents en matière d’examen de la situation sociale des étudiant·e·s, mission qui relève des assistantes sociales et de la commission d’exonération.
Nous réaffirmons enfin la position que nous avions exprimée en avril dans les instances de l’université : notre établissement a les moyens juridiques et financiers d’exonérer l’ensemble des étudiant·e·s extra-européen·ne·s des frais d’inscription supplémentaires induits par le dispositif « Bienvenue en France », alors ne laissons aucun·e étudiant·e dans la galère, exonérons-les !
Signataires : Ferc-Sup CGT, FSE, SEL-CGT, SNESup-FSU, Solidaires Étudiant·e·s, SUD Éducation SUD Recherche