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L’austérité budgétaire continue dans la nouvelle offre d’accréditation (2026-2030)

CFVU du 7 juillet 2025

lundi 8 septembre 2025

La nouvelle offre de formation va conduire à une diminution du nombre total d’heures d’enseignement dispensées à l’université de Lille [1] (passage envisagé de 900 222 HEQTD à 829 212 HEQTD, soit environ 8%). Une enveloppe additionnelle de 26 100 HEQTD est prévue pour les « bons élèves » qui appliqueront la politique de formation imposée par l’équipe de direction : programme gradué, approche par compétence, apprentissage. Voir en document joint à cet article le tableau récapitulatif des économies promises et « bonus » accordés par composante.

Pour diminuer les heures maquettes, des composantes vont :

  • avoir recours aux SAE (situations d’apprentissage et d’évaluation), composante de l’approche par compétence, pour « ajuster » = réduire le volume horaire en « face à face » ( « dans une logique d’allègement de la charge de cours pour laisser plus de temps pour le travail personnel étudiant », sic CFVU du 11 juillet 2025). Le fin mot de l’histoire est surtout que ces SAÉ sont beaucoup moins comptabilisées dans les services des enseignant·es que les enseignements « classiques », donc permettent de faire des économies.
  • comptabiliser des cours magistraux en HTD devant un effectif inférieur ou égal à un groupe de TD (35 à 42 étudiant.es suivant les composantes). Les enseignant.es et les intervenant.es extérieur.es vont donc faire le même travail tout en étant payé.es moins en heure "face à face" ; Ceci est en totale contradiction avec les jurisprudences confirmant que la comptabilisation dans les services d’un enseignement ne dépend pas de l’effectif d’étudiant·es mais bien de la nature de l’enseignement (cours ou TD ou TP)
  • adapter la taille des groupes en fonction des inscriptions pédagogiques et non plus en fonction des inscriptions administratives. Notons que le nombre d’étudiant.es inscrit.es pédagogiquement est toujours connu juste avant le démarrage des enseignements. Cela induit donc une forte incertitude à la fois sur les services prévisionnels des enseignant.es-chercheur.es et enseignant.es, et sur les emplois du temps et occupations de salles, obligeant donc toutes les catégories de personnels à travailler dans l’urgence ;
  • réduire la rémunération des suivis de mémoire et de stage qui n’étaient déjà pas très bien reconnus ;
  • continuer à mutualiser les enseignements conduisant à :
    • une mixité des publics FI/FA dans de plus en plus de formations qui est difficile à gérer
    • des emplois du temps de plus en plus complexes avec un risque d’allongement des plages horaires d’enseignement (y compris le samedi), comme cela se fait déjà dans certaines composantes
    • une diminution du service des enseignant·es étant donné que certains enseignements seront à partager entre les différents établissements de l’EPE
  • mettre en place des seuils d’ouverture d’enseignement lorsque l’effectif est inférieur à 10 étudiant·es, avec toutes les difficultés et risque de fermeture pure et simple que cela peut poser pour les formations traditionnellement à petits effectifs, et toutes celles que cela pose pour les étudiant·es qui souhaitaient suivre ces enseignements ;
  • etc.

En plus de la diminution des heures d’enseignement et de la rémunération du travail réalisé, cela conduit également à une mutualisation des emplois BIATSS de plus en plus forte (diminution du nombre de secrétaires pédagogiques, des appariteurs et apparitrices, du personnel de gestion des salles, etc), augmentant leur charge de travail et souvent leur stress, le tout dans un contexte de patrimoine universitaire insuffisant et parfois dégradé.
Toutes ces mesures sont la conséquence d’une disette budgétaire de l’ESR qui s’accroît d’année en année, liée aux politiques nationales d’austérité que nos organisations syndicales dénoncent de longue date et contre lesquelles elles s’efforcent de lutter en appelant les personnels à se mobiliser.

Les élu·es de la liste Pour une Alternative à l’EPE(X) ont donc voté contre cette nouvelle offre de formation qui va dégrader encore plus les conditions de travail et d’études de toutes et tous.


[1et pourtant, le pic démographique du "baby boom" (des années 2000 à 2010) environ va encore se faire sentir jusqu’en 2030 dans l’enseignement supérieur