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Qui veut vraiment simplifier la vie des universitaires ?

Suppression de l’HCERES en vue ? (suite)

mardi 29 avril 2025

Nous vous avions annoncé dans un article précédent, l’adoption en commission des lois d’un amendement visant à supprimer l’HCERES lors de l’examen du projet de loi « Simplification de la simplification économique ».
Très ému⋅es par la disparition d’un si bel outil bureaucratique permettant d’occuper des personnels universitaires trop bien payés et n’ayant rien de mieux à faire (les évaluateur⋅rices comme les évalué⋅es), le gouvernement et des députés de différents groupes politiques (Démocrates, Ensemble pour la République, Horizons et Les Républicains) avaient porté cinq amendements visant à rétablir le HCERES. Mais les députés les ont rejetés, par 76 voix contre et 63 pour, lors de l’examen en séance publique du projet de loi. On imagine la frustration des porteurs de ces amendements. Leur dernier espoir est lié aux négociations en commission mixte paritaire sur le sujet.

Il y a en effet des formes de bureaucratie que les adeptes de l’idéologie néolibérale, pourfenseurs pourtant de la « bureaucratie » en général, défendent ardemment. Celle qui épuise les personnels universitaires en est manifestement une.

Incontestablement, depuis une vingtaine d’années, une envahissante bureaucratie a progressivement infesté le quotidien des personnels universitaires de tous statuts, sous l’effet de politiques dites d’excellence et autres mantras néolibéraux visant à développer la concurrence à tous niveaux. Cette bureaucratie néo-managériale est consubstantielle au développement des appels à projet - du dépôt de multiples dossiers en pure perte au reporting kafkaïen imposé au nom du contrôle du bon usage des (rares) financements obtenus, des plateformes de sélection des dossiers d’étudiant⋅es, ainsi que de l’évaluation de la performance des établissements. Avec les COMP100% que le ministère envisage pour 2026, cela risque de s’aggraver !

Parallèlement, le temps consacré au travail universitaire proprement dit se rétrécit inexorablement, sauf à mettre en danger la santé et la vie privée des personnels. C’est pourquoi, parce qu’il défend les personnels au quotidien, pour vraiment simplifier la vie des universitaires, le SNESUP-FSU revendique des crédits récurrents et suffisants pour pouvoir travailler correctement, ainsi que la dissolution du HCERES. Si une évaluation de la qualité du service public délivré par les établissements peut apparaître utile en vue d’une amélioration du service rendu aux usager⋅es, elle doit être faite par des pairs élus (ayant clairement dit quelles étaient leurs conceptions de ladite évaluation et de ses objectifs) et pas par des individus, choisis par le pouvoir politique, susceptibles d’émettre des avis biaisés par l’absence de prise en compte des différences de moyens et de publics des universités. Syndiquez-vous et venez renforcer nos luttes pour des conditions de travail et des salaires à la hauteur des missions confiées aux agents du service public d’enseignement et de recherche !